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Ville d’Afrique

Saint-Louis du Sénégal apprend à mourir et s’essaie à vivre

Ville trois fois centenaire, Saint-Louis du Sénégal est aujourd’hui peuplée d’environ 200 000 habitants. Elle doit son nom à l’île de Ndar à laquelle le Français Louis Caullier, l’un des tout premiers habitants (en 1659), attribua le nom de Saint-Louis-du-Fort en hommage au « roi Soleil Â» Louis XIV qui régnait à l’époque en France.

 

Alex SANOU

Crédit photo : Erick Ahounou

Au XVIIe siècle, Saint-Louis joua un grand rôle économique en Afrique de l’Ouest. Plusieurs sources historiques indiquent que la Compagnie française des Indes occidentales y est née en 1664. Son rôle était essentiellement de promouvoir les échanges autour de produits français tels que les tissus, la verroterie, le fer contre des produits sénégalais parmi lesquels l’ivoire, la poudre d'or, l’huile de palme et la gomme arabique et, bien évidemment des esclaves. Les mariages entre certaines de ces esclaves affranchies et des colons français ont donné naissance aux fameuses « Signares Â» d’alors.

En 1840 Saint Louis qui était jusque-là carrefour économique, devient capitale politique du Sénégal. Louis Faidherbe devient gouverneur de la colonie en 1854. Il entreprit des travaux du futur pont qui porte son nom et qui devrait joindre les deux rives du fleuve Sénégal.

Inauguré le 17 octobre 1897, cet ouvrage métallique est de 507 m de long et de 10,50 m de large. Il est composé de sept travées en arche dont la deuxième à partir de l'île est conçue pour pivoter autour d'un axe fixe afin de laisser passer les navires.

 

Grandeur et décadence de Saint-Louis

Avec son développement, Saint-Louis devint le centre de toutes les attractions et de tous les intérêts du moins pour la France. Saint-Louis est à cette époque le cÅ“ur de la colonie du « Sénégal et dépendances Â», capitale de la colonie du Sénégal et, enfin, en 1895, capitale de l'Afrique occidentale française (Aof) composée de quatre territoires qu’étaient : le Sénégal, le Soudan (Mali actuel), la Guinée et la Côte d'Ivoire.

À partir des années 1900, Saint-Louis commença à mourir. Elle perdit son statut de capitale de l'Aof à cause des travaux au port de Dakar. Cette dernière a finalement ravi la vedette à Saint-Louis en devant la capitale du Sénégal en 1958.

 

Saint Louis : site touristique

Qualifiée de Venise de l’Afrique, Saint-Louis peut aussi se vanter d’être la plus africaine des villes françaises. En décembre 2000, la ville a été classée patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO pour ses rues et son architecture spéciales. Au plan touristique, la région abrite le Parc national des oiseaux du Djoudj, le troisième parc ornithologique du monde et classé patrimoine mondial par l'UNESCO. Plus de trois millions d'oiseaux y séjournent chaque année de novembre à avril.

Avec son Festival de jazz, entre autres activités, Saint-Louis essaie de se donner une dimension internationale à travers de nombreuses manifestations socio-culturelles.

 

La ville de Jean Mermoz

L’histoire de Saint-Louis a été aussi marquée dans une certaine mesure par Jean Mermoz, ce féru de l’aviation et investi dans l’aéropostale. C’est d’ailleurs lors d’une de ses expéditions qu’il disparut en mer au large de Dakar le 7 décembre 1936, à bord de « La Croix du Sud Â». Un musée lui est dédié sur l’île de Saint-Louis.

Aujourd’hui, l’un des grands défis de la ville particulièrement sa partie insulaire, c’est de conserver son statut de patrimoine mondial de l’Humanité sérieusement menacé par la modernisation et l’urbanisation.

Article mis en ligne le 08/08/2014

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