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Tchif : 20 ans de rêve en couleurs

Tchif : 20 ans de rêve en couleurs

 

« Exposer mes œuvres à la galerie Vallois dans cette célèbre rue de la Seine à Paris, c’est pour moi un événement ô combien symbolique, une consécration pour mes 20 ans de carrière». Ainsi parlait le plasticien béninois Francis Nicaise Tchiakpè dit Tchif, ce 7 mai 2015 à l’occasion du vernissage de son exposition conjointe avec Domique Zinkpè, un autre béninois.

 

Sergent Markus T. DJAHO

 

Des reliefs illusoires, des saillies et des entailles imaginaires dans les entrailles de la terre, du rouge-argile, du jaune incandescent et un bleu apaisant. Autant de couleurs, de formes et d’ombres immanquablement flanquées de la légendaire icône rampante (le lézard, signature de la marque Tchif), qui pavoisent la douzaine d’œuvres accrochées au mur de la galerie Vallois dans le sixième arrondissement de Paris. Visiblement, nous sommes au cœur du quartier des arts plastiques dans la capitale française! Et bien-sûr l’exposition de Tchif et de Dominique Zinkpè tient ici une place, non modeste, mais totalement superlative. En effet, surgies des mains de Zinkpè, des pièces aux morphologies bigarrées, voire épouvantables, faites de sculptures minutieusement ciselées et taillées, d’agencements de fil de fer et de sac de jute, mais aussi de récupération de restes de la consommation humaine, se tiennent à côté des toiles de Tchif. Et la communion, totale. Pourtant, Zinkpè, plus humble que n’offrent à penser de lui ses œuvres et son parcours, laisse entendre qu’il est juste là pour accompagner son jeune frère Tchif. Tenons-nous à cela donc.

Le don du dessin

Francis Nicaise Tchiakpè pousse est né le 26 avril 1973. Fils d’un avocat béninois, il grandit à Cotonou au milieu d’une fratrie de 58 enfants. Entre ses livres et ses cahiers, il consacrait déjà une bonne partie de son temps au dessin, soutenu qu’il était à l’époque par son père avec le matériel basique du dessinateur. Mais celui-ci ne supportera pas jusqu’à la fin de ses jours que son fils Francis, choisisse comme métier les arts plastiques. Tchif se sent comme « deshérité Â» et choisit définitivement les toiles pour s’affirmer et gagner sa vie. De la caricature à la bande dessinée, il apprend tout seul les techniques de son art. Il sera très vite, à ses 16 ans, dessinateur de presse pour le quotidien La Nation, journal de référence et le plus gros tirage au Bénin. Puis, élément catalyseur pour ses ambitions, Tchif remporte en 1994 le Grand Prix du Dessin d’Art goupillé par la galerie Doss’art. Commence alors pour lui, la grande aventure. Il entre officiellement dans le gotha très sélect des plasticiens à travers sa toute première exposition personnelle. Nous sommes à la galerie L’Atelier de Cotonou en 1995. L’exposition s’appelle Zémidjans (nom donné aux mototaxis au Bénin).

 

Et déjà 20 printemps se sont écoulés, de la peinture a coulé sur les toiles de Tchif. On saisit alors toute l’importance qu’il accorde à cette exposition à la Galerie Vallois de Paris. Une véritable consécration pour ces 20 années d’une vie de globe-trotteur passionné et déterminé, subversif et provocateur, amusant et dérangeant, mais surtout interrogateur. Oui, Tchif interroge. Il questionne. Mais en fait, c’est lui-même qu’il questionne. Lui l’HOMME. « C’est l’unique thème de mes toiles depuis le début Â», martèle-il. Entre narcissisme, ontologie et existentialisme, Tchif se jette à la peinture, fougueux et sans limite dans ses créations. Dans son atelier logé dans un vieil hôtel en bordure de mer à Cotonou, Tchif construit ses Å“uvres par des jets massifs de peinture sur une toile posée à même le sol. Il la peaufine ensuite par des raclées au couteau, en rognant, en grattant, tout en faisant le tour de la toile, presque en transe. Il donne finalement naissance à des cosmogonies jaillies de ses craintes, de ses doutes, de ses peurs, de ses fantasmes, de ses certitudes, et de ses rêves… toujours en couleurs.

 

Un artiste ouvert au monde

Tchif est un artiste plasticien comblé. Il a exposé en France, au Portugal, en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, au Brésil en Guyane, au Sénégal, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et au Bénin. Grâce à cette réussite, il fonde en 2007 à Cotonou un centre culturel qui porte son nom (Espace Tchif). Après quelques inconforts, il s’apprête à donner bientôt une nouvelle dynamique à ce temple des arts.

 

Les Å“uvres de l’artiste figurent dans les collections de plusieurs lieux prestigieux et musées du monde. L’on peut citer par exemple : la Présidence de la République du Bénin, la Fondation Jean-Paul Blachère (France), l’Afrika Museum (Hollande), le National Museum of African Art/Smithsonian Institution de Washington (USA), le Musée Afro-Brasil de Sao-Paulo (Brésil), la Fondation Zinsou (Bénin) et les collections Vallois (France).

 

Il présentera encore un nouveau pan de son travail très prochainement à Sao-Paulo, à Genève et dans d’autres villes européennes. Tchif trouve son inspiration au contact du monde, à la rencontre d’autres sensibilités d’Europe, d’Amérique et bien évidemment de celles d’Afrique. Il refuse l’enferment dans les références locales béninoises. Après 20 ans d’activités et de créations, l’artiste est loin de déposer les pinceaux. Tant qu’il voyagera, Tchif trouvera l’inspiration pour étonner positivement son public qui ne cesse de s’élargir.

GREAT EVENT TV : plus qu’une télé !

GREAT EVENT TV : plus qu’une télé !

 

www.greateventtv.com est leader dans la catégorie des web télés en Côte d’Ivoire. Son promoteur, Joël Landry Nianzou, en a fait une plateforme privilégiée pour la promotion des rencontres d’affaires.

 

Ben Kouassi

 

Entrepreneur, journaliste et spécialiste de la publicité, Joël Landry Nianzou est parfaitement dans son élément en concrétisant ce projet de web télé lancée en juin 2013 avec beaucoup de passion. Thématique, GREAT EVENT TV a adopté une ligne éditoriale innovante, dans le contexte concurrentiel qui ne cesse de se densifier en Côte d’Ivoire et en Afrique. Passion en bandoulière, professionnalisme confirmé, Joel Landry manquait d’équipements nécessaires au démarrage de sa télévision. Et comme d’autres millions d’entrepreneurs sur le continent, il est animé d’une forte volonté. « GREAT EVENT TV a démarré avec la couverture du 1er Congrès Africain de l’Huile de Palme à Abidjan (APOC 2013). Joël NIANZOU n’ayant pas encore de matériels ni de subvention, décide tout de même de réaliser son rêve. Il commence la couverture de la première journée du congrès avec son téléphone portable «Nokia 5230». Lors de la seconde journée, l’un de ses amis et confrères, Ange ABOA, lui vient en aide en louant du matériel de production afin de permettre à son équipe d’être plus opérationnelle Â», raconte un proche du promoteur de GREAT EVENT TV. Ce système de débrouillardise a bien fonctionné. Le coup d’essai est apprécié par les organisateurs de l’événement et les participants. L’aventure est ainsi lancée avec enthousiasme et dans les mois suivants, l’équipe de Joël Landry s’offre les ressources techniques nécessaires et une plateforme internet qui permet de donner à la web télé une dimension professionnelle.

 

« En Côte d’Ivoire, GREAT EVENT TV est la première télé dédiée aux Salons spécialisés, aux conférences internationales, aux Foires, aux événements professionnels mondiaux et aux Business Events. Nous sommes les pionniers dans cette ligne éditoriale en Côte d’Ivoire Â», argumente le jeune promoteur. Le site internet de diffusion de la télévision regorge d’informations utiles pour les opérateurs économiques et les acteurs du monde des affaires. Elle se positionne aussi comme l’outil de mise en relation B to B. La jeune télé a l’allure d’une « chambre de commerce virtuelle Â». Si cette télévision couvre d’une manière événementielle les foires et salons, elle n’en fait pas moins dans sa volonté d’offrir des contenus magazine à ses téléspectateurs. GREAT EVENT TV conçoit, produit et diffuse des émissions, des interviews, des documentaires, des magazines et des reportages sur la coopération économique, l'éco-diplomatie, la recherche, la science, la technologie, les TIC, l'innovation, l'entrepreneuriat, l'économie, le sport, l'art et la culture. Il s'agit essentiellement des productions en rapport avec le développement.

De bons chiffres

Avec un programme télé porté sur le développement, c’est une audience de 4 993 016 sur la période 2013-2014 avec un fort taux de plus de 80% d’audience en Europe, GREAT EVENT TV revendique une audience respectable. Cette startup a réalisé, pour sa première année, 139 productions vidéos dont 27 reportages (forums, salons, conférences…) avec 37 productions thématiques (panels, ateliers, tables rondes B to B, discours, conférences de presse…), 43 entretiens télés et 33 séries d’interviews (13 séries d’interviews d’exposants, 20 séries d’interviews de participants et de visiteurs). Pour son blog, la rédaction de GREAT EVENT TV a rédigé 49 articles de reportage et d’info et publié 6 communiqués de presse et 3 articles de campagne.

Sur les évènements, la télévision a été officiellement partenaire media de six évènements nationaux et internationaux. Et a également noué des partenariats commerciaux, techniques et institutionnels avec 11 structures. Diffusée en ligne et sur le réseau européen NETWORKVISIO, GREAT EVENT TV a l’ambition d’être présente sur satellite à partir de l’année prochaine.

 

Joël Landry, la passion de la com’

 

Après ses études à la faculté de Droit de l’université Pierre Mendes de Grenoble II en France et à l’Institut des Sciences Techniques de la Communication (ISTC) d’Abidjan où il s’est spécialisé en publicité/marketing pour le cycle 2, puis en journalisme télé pour le cycle 3, Joël Landry a commencé sa carrière sous les ors de la République ivoirienne. En sa qualité de journaliste-reporter au Service Communication de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, détaché à la Cellule Documentation du cabinet du Président de la République, il est chargé de la couverture des activités officielles du Chef de l’Etat dans le cadre de la rédaction de son chronogramme (un document retraçant chronologiquement les activités du Chef de l’Etat, devant servir pour ses mémoires et à l’Etat de Côte d’Ivoire). Cette expérience remonte à 2005. Le jeune journaliste garde de bons souvenirs de l’ancien locataire du palais, Laurent Gbagbo.

Après cette expérience, Joël Landry enchaîne les piges dans plusieurs rédactions et des marchés d’études en communication au profit de nombreuses structures dont le FODETE-CEDEAO (Fonds pour le Développement de l’Energie, du Transport des Etats membres de la CEDEAO). Depuis septembre 2011, Joël Landry NIANZOU gère la société EVENTS ASSOCIATED GROUP dont il est le fondateur. Après le succès naissant de la jeune entreprise, il nourrit d’autres ambitions qu’il garde encore secrètes dans son carnet de bord.

Drame de l’immigration

Drame de l’immigration: Toujours se cacher le visage avec un doigt ?

 

Plus de 3500 morts dans les vagues houleuses de la Méditerranée depuis 2014 et plus de 8000 migrants secourus ces dernières semaines, et le monde s’écrie ! L’Union Européenne s’est empressée de se réunir et de produire à la hâte des réponses annoncées en grande pompe. Des mesures qui visent à éradiquer l’activité des passeurs, à travers poursuites diverses et destruction de bateaux, renforcement de Frontex et de Triton en triplant le budget initial consacré à la lutte contre l’immigration clandestine aux larges des côtes nord de la Méditerranée. Pourtant, la mer ne désemplit pas de ces rêveurs obstinés lancés à la quête de l’eldorado européen à partir de la Lybie. La misère, la guerre et le terrorisme les jettent hors de leurs pays. Et les grands discours, les grandes mesures n’y changent rien.

 

Sergent Markus T. DJAHO

Depuis les temps coloniaux, l’Europe a toujours exercé une fascination sur l’esprit des peuples africains. Une irrésistible attraction vers sa civilisation et son mode de vie, vers une prospérité supposée. Ramper le long des rues de Paris, de Milan ou de Londres, où l’argent pourrait se cueillir à même les arbres, où il n’existerait ni pauvres, ni gueux, ni miséreux. C’est le rêve européen qui vit et survit encore chez nombre d’Africains. Ils sont davantage obnubilés et émerveillés par le retour de certains de leurs ainés, exhibitionnistes, prétentieux, snobes, « fransquillonneurs Â» et « faroteurs Â» qui cristallisent dans leur rétine l’image d’une Europe paradisiaque. C’est un véritable drame psychologique qui se joue au grand théâtre de la vie, au regard des mirobolantes sommes d’argent, économies de longues années de travail, que les candidats au départ sont prêts à verser aux passeurs pour effectuer l’incertaine et dangereuse traversée, et souvent avec le soutien de leurs familles. Comment leur montrer la réalité d’une Europe déclinante ? Comment les convaincre de la misère qui grandit et sévit en Occident malgré les façades illuminées des tours et des immeubles ? Comment leur exposer la crise du logement, le chômage et la complexification des formalités administratives, sources de perte de temps pour les migrants ? En somme comment changer les mentalités ? Des réponses urgentes à ces questions s’imposent ! Il faut les trouver et les mettre en Å“uvre !

 

Mais ceci ne saurait aller de soi. Sans une véritable lutte contre la pauvreté et la fin des conflits armés. C’est le nÅ“ud gordien du problème. En effet, les différentes stratégies de développement imposées à l’Afrique ont montré leurs limites. D’ailleurs, pour certains intellectuels africains et européens, il s’agit plutôt de stratégies de sous-développement, visant à maintenir le continent dans la dépendance pour en faire un fournisseur éternel de matières premières au profit des industries occidentales. La question du Franc CFA jugée comme « monnaie impérialiste et inadéquate Â» par le Professeur Nicolas Agbohou ; les Accords de Partenariats Economiques ACP-UE et leur incohérence dans l’équilibre des échanges, l’aide publique au développement qui ne vise pas l’industrialisation, l’exploitation outrancière des gisements miniers au détriment des populations et des économies africaines sont autant de sujets qui auraient dû figurer à l’ordre du jour de la rencontre des Chefs d’Etats et de gouvernements d’Europe le 23 avril 2015. Mais rien ! L’essentiel pour eux c’était de barricader leurs frontières. Mais comment résoudre un problème sans aller vers les causes profondes, alors même qu’on en est les premiers acteurs ? C’est un serpent qui se mordra toujours la queue !

 

L’hypocrisie s’allie au ridicule et ils produisent l’inaction et le silence coupable. Silence coupable justement du côté de l’Union africaine et de ses dirigeants englués dans leur nombrilisme et leurs maudites velléités de mandats extraconstitutionnels. Aucun d’eux n’a esquissé une quinte de mesure sur le sujet dramatique. En vérité, leur responsabilité se trouve engagée depuis qu’ils n’ont pas su donner à leur peuple, du travail, un toit décent, des soins convenables, une éducation adéquate et trois repas par jour. Pourtant, ils ne cessent de scander que l’agriculture est la première des richesses de l’Afrique. Mais alors, d’où viennent la famine et l’absence d’autosuffisance alimentaire ? Dirigeants africains et européens ont dû oublier que la faim pousse le loup hors du bois !

Pire que la faim, la peur et l’instinct de survie poussent les hommes et les femmes loin de chez eux. Et au regard des conflits en RDC, en Centrafrique, en Libye, en Syrie et de la montée exponentielle du terrorisme avec Daesch et Boko Haram, la ruée vers l’Europe n’est pas près de s’arrêter. Quid des sources lointaines de ces conflits ? La palabre mondiale du pétrole et entre pays développés, leurs disputes autour de gisements miniers et la vente d’armes de guerre sont des causes avérées qui entretiennent les conflits. Du vrai bois au feu ! Mais là-dessus rien ! Aucune mesure ! Alors, l’Europe continuera d’être envahie tant que ses sources profondément géopolitiques ne sont pas éradiquées.

 

Peut-être que dans l’autre versant, l’immigration clandestine a sa part de bonheur pour les nations européennes. Dans une Allemagne où la courbe des natalités est inversée (plus de décès que de naissances chaque année), l’arrivée massive de migrants ne serait-elle pas une solution pour la main-d’œuvre jeune et bon marché surtout pour les travaux les plus rudes et les plus avilissants ? Et quand les médias hexagonaux se souviennent de la déclaration de Michel Rocard « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit prendre sa part Â», pourquoi font-ils fi de ce que cette part s’occupe plutôt de l’assainissement et de la propreté de rues, métros, bureaux et maisons de cette belle et grande France ? Pourquoi ne disent-ils pas que cette part de la misère du monde est surtout maintenue en marge de la république dans des foyers où paradoxalement l’insalubrité reste fort légendaire ? Y répondre, c’est ôter le doigt de l’hypocrisie qui cache le visage de l’immigration !

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Musique : MarémaFall, la révélation africaine !

 

Alors que la jeune chanteuse sénégalaiseMarémaFall finalise son premier album, elle décroche le Prix Découvertes RFI 2014. Depuis mars 2015, elle enchaîne des concerts,en Afrique, qui font le plein.

 

Lucile Aichatou  Ndiaye

De Nairobi à Khartoum en passant par Johannesburg, Moroni ou Bujumbura, Maréma Fall fait connaissance avec de nouveaux publics variés. Et le moins que l’on puisse en déduire, c’est que le courant passe vite entre elle et ses publics. La jeune chanteuse conquiert de nouveaux mélomanes. Sa musique et ses prestations s’imposent en dehors de son pays, le Sénégal. Sa tournée africaine dans le cadre du Prix Découvertes RFI 2014 comporte une vingtaine de dates.

 

L’artiste et son staff mettront après le cap sur l’Europe où ils participeront à quelques festivals notamment « Musiques Métisses Â» à Angoulême le 23 mai, « l’Afrique dans tous les sens Â» à Paris le 05 juin en France et « Berlin Festival Â» à Berlin le 07 juin en Allemagne. En juillet, Maréma Fall se produira sur le podium du festival « Nuits d’Afrique Â» à Montréal au Canada.

 

Un bon décollage grâce à …RFI

 

Le mardi 18 novembre 2014 est une date mémorable pour Maréma Fall. C’est ce jour, alors qu’elle travaillait dans un studio d’enregistrement à Dakar, qu’elle reçut le coup de fil qui lui annonça la bonne nouvelle. Elle vient d’être désignée lauréate du Prix Découvertes RFI 2014 par un jury présidé par l’artiste congolais Fally Ipupa.

 

Pour convaincre le prestigieux jury, elle a soumis deux singles « Femmes d’affaires Â» (évoquant le souhait personnel de l’artiste de devenir une femme d’affaires) et « Bayo baye » (dans lequel il est question de la responsabilité d’un père envers sa progéniture). « Maréma a été choisie parmi les 10 finalistes de l’édition 2014 pour la qualité de sa musique et son originalité. Grâce au soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et de la Sacem, elle remporte 10 000 € et l’organisation d’un concert à Paris. Elle bénéficiera également d’une tournée en Afrique organisée par l’Institut français. Â», précise un communiqué de Radio France Internationale (RFI).

 

 

Avant cette reconnaissance, Maréma faisait déjà parler d’elle grâce à son titre «Femmesd’affaires Â» qui, en moins de quelques mois, a enregistré des milliers de vues sur la plateforme YouTube. Certaines radios et télévisions ont également introduit le titre dans leur playlist. Le succès de la chanson et la visibilité de la jeune chanteuse sont assurés.

 

Dans le milieu musical local, Maréma connait bien les grandes personnalités de la tendance folk sénégalaise et du rap. En tant que choriste, elle a déjà accompagné ses compatriotes Yoro Ndiaye, Metzo Djatah, Idrissa Diop, Awadi, etc. Malgré l’immense popularité du rythme mbalax, elle a opté pour les musiques folk et pop aux couleurs locales. Le parcours de la chanteuse explique aussi son choix.

 

Née dans la banlieue dakaroise et fille d’un père mauritanien et d’une mère sénégalaise, Maréma assume son métissage. Dans son univers familial, elle a été très tôt bercée par la musique acoustique de Tracy Chapman et par la musique mandingue dont sa maman est fan.  

 

Elle emprunte de multiples voies pour parfaire sa voix et son talent. Avant d’être choriste, elle a d’abord fréquenté assidument l'école de musique de la Maison de la Culture "Douta Seck" de Dakar. Elle en sort au bout de trois ans avec son diplôme en poche et sa guitare en bandoulière. C’est en plein concert qu’elle se fit remarquer par l’ancien chef d'orchestre d’Alpha Blondy  et talentueux musicien Mao Otayeck, qui lui proposa de l'accompagner pour la réalisation de son premier album solo. Hésitante à cette proposition au début, elle se fait convaincre finalement par une de ses amies.  Fruit d’une collaboration artistique entre Maréma Fall auteur-compositrice et Mao arrangeur, cet album sera un hymne à  la liberté, à  l’union des peuples et à  l’amour.

 

La sortie de l’album est prévue pour 2015. Il sera une confirmation de la maturité des compositions de l’artiste.  Douze titres où  chaque morceau a sa propre identité harmonique, mélodique et rythmique. Si vous avez apprécié « Femme d’affaires Â», vous écouterez certainement en boucle « Myfriend », un autre single que Maréma Fall a sorti à la veille de sa désignation pour le Prix découvertes RFI 2014. La chanteuse, encadrée par Julie Poncelet, son manager, a désormais devant elle un boulevard de succès !

Article mis en ligne le 08/04/2015

Steve BODJONA, une excellente plume !

 

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Diplômé en droit public et ambassadeur du Togo au Japon depuis 2010, son Excellence Steve Bodjona est aussi auteur de plusieurs ouvrages littéraires. Dans ses Å“uvres, on y retrouve la finesse et ce sens de la subtilité, deux qualités également célébrées en diplomatie, sa passion professionnelle.  

 

Fousséni SAIBOU

Steve A. D. Aklesso BODJONA est né le 21 septembre 1982 à Aného, ville côtière du Togo, d’où est originaire sa mère. Il est natif du canton de Kouméa dans la préfecture de la Kozah, localité située à plus de 400 kilomètres au Nord de Lomé. Il est la preuve vivante, que les systèmes éducatifs africains peuvent produire des cadres de très bonne qualité. Steve Bodjona est en effet, un pur produit du système éducatif togolais. Après son Baccalauréat en 2001, il s’inscrit à l’Université de Lomé et obtient sa maîtrise en droit public. Sésame qui, en 2005 lui a ouvert les portes de l’Ecole nationale d’administration du Togo. Après deux ans d’études de diplomatie, il entame une carrière professionnelle au ministère des affaires étrangères du Togo. Depuis octobre 2010, date d’ouverture de l’ambassade du Togo au japon, il assume les fonctions de représentant du Togo auprès de ce pays asiatique.

 

Passionné de littérature, il souligne que ses premiers pas dans le monde de l’écriture remontent à ses années de collège. A l’époque, le collégien Steve était un inconditionnel des activités culturelles. Aujourd’hui, malgré les multiples charges que lui impose sa mission, l’écrivain-poète togolais trouve du temps pour écrire. Il a, à son actif, 10 ouvrages dont 7 recueils de poèmes. « Il est vrai que la profession est très prenante surtout lorsqu’il s’agit de diriger une mission diplomatique, mais lorsque vous êtes attaché à une chose, vous vous laissez facilement brûler par le feu de la passion qui vit en vous. Â», confie le diplomate. Sa passion pour la mission à lui confiée au Japon, trouve son équilibre dans la joie que lui apporte l’écriture. Il se laisse le plus souvent inspirer par les faits de vie, les faits de société. C’est en partant de ses réflexions sur tout ce qui l’entoure que ses écrits prennent forme. Les réalités sociales de son pays et de l’Afrique se ressentent dans nombre de ses parutions.  

 

Son dernière livre est intitulé « Les ronces de l’amour » et publié en août 2014.  Il s’agit d’une nouvelle de 88 pages subdivisée en deux parties. Le récit tourne autour du personnage nommé Jonas, un riche homme d’affaire et de son épouse infidèle, à l’esprit matérialiste trop poussé, Mira. Cette dernière tente, par empoisonnement d’ôter la vie à son mari. Malgré l’éloignement, le divorce et l’assouvissement de sa vengeance, Jonas n’arrive pas à oublier cette Mira qui réapparait dans sa vie quelques années plus tard à un moment où il renouait avec Rassilda, son premier amour à qui il avait tourné le dos pour sa désormais ex-épouse. Vont alors se succéder plusieurs évènements et retournements de situations.

 

Parmi ses recueils, figure « La vase de diplomates Â». Avec cet ouvrage, Steve a voulu produire du tout en un, en faisant converger ses deux passions que sont, la diplomatie et l’écriture, notamment la poésie. Poème après poème, un vers à la suite de l’autre, il explique en s’appuyant sur l’art poétique, les différents contours de la diplomatie qui tient parfois du sacerdoce, alors que nombre de personnes en ont trop souvent, une conception plutôt glamoureuse.

 

Sa passion pour le japonais l’a poussé à écrire dans cette langue. D’ailleurs, deux de ses Å“uvres sont en japonais. Son choix de publier en japonais tient à deux raisons. D’abord parce qu’à travers « Kibou no beru Â» ou voile d’espoir et « Mousou Â» ou rêverie, il s’adresse exclusivement au public japonais. Ensuite parce que ces Å“uvres ont été publiées en soutien à sa mission de promotion du Togo au Japon et de renforcement des bonnes relations qui existent entre les deux pays.

Maitre Joseph Kokou Koffigoh, ancien premier ministre de transition du Togo, lui-même écrivain-poète, a vu juste lorsqu’il déclara au sujet du jeune auteur : « Steve Bodjona fait partie de la nouvelle génération de poètes africains partagée entre la désillusion d’un continent encore à la traine, malgré son jubilé d’or, et l’espérance qu’un soleil nouveau et plus prometteur viendra remplacer le soleil des indépendances. Â»

Article mis en ligne le 05/01/2015

Interview avec le Directeur du FITHEB, Ousmane Alédji, : « Nous avons lancé le FITHEB label ; il reste à l’entretenir»

 

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Au cœur d’une crise qui a débouché sur des réformes devant conduire à l’élection d’un nouveau directeur, le Festival international de théâtre du Bénin traverse une mauvaise passe institutionnelle. En attendant la fin de ce processus, c’est Ousmane Alédji, promoteur culturel et fondateur de l’espace Artisttik Africa à Cotonou, qui est aux commandes de la biennale dont la douzième édition a eu lieu du 06 au 14 décembre 2014

 

Propos recueillis par Léon Anjorin Koboudé

Quand on sait que la préparation du festival a traversé quelques difficultés majeures, peut-on dire que vous êtes actuellement animé par un sentiment de soulagement ?

 

Un sentiment de soulagement et de fierté. Et même un sentiment d’espoir pour un avenir meilleur pour le FITHEB. Tout le monde sait à quel niveau était l’image du festival. Le niveau où nous avons hissé cette édition me permet de dire que le festival ne devrait plus souffrir d’aprioris négatifs, que cela soit avec mon équipe ou avec une autre.

Nous avons eu une centaine de représentations théâtrales. Toutes de haut niveau professionnel et artistique. Les critiques qui étaient présents l’ont reconnu. Nous avons réussi à ramener le public dans les salles. Il s’y est rendu d’ailleurs avec assiduité et en croissant, tout le monde l’a noté. La programmation artistique du village de la biennale répondait à l’esprit du lieu et a contribué à populariser l’événement.

Au plan du traitement des artistes, nous avons opté pour des mesures qui valorisent la créativité et promeuvent le professionnalisme en les payant correctement et à temps. La grille des cachets varie de 500 000 à 5000 000 F CFA environ 1000 à 10 000 euros, en fonction de la lourdeur de la distribution et de l’envergure du travail artistique. J’estime que la réputation du festival dépend également du traitement réservé aux festivaliers et professionnels invités. Faire du FITHEB le plus grand festival de théâtre d’Afrique nous oblige à garder une certaine hauteur d’esprit et de vue mais aussi à développer des pratiques honorables. 

 

 

Tout cela même si vous avez dû réduire vos ambitions à la baisse, faute de ressources, par exemple le nombre de troupes et des spectacles qui étaient initialement prévus…

 

On nous a demandé de réduire un château en une case soignée. Vous voyez vous-même la difficulté de la mission ! J’ai dû effectivement passer des nuits entières à travailler pour actualiser et réorienter le festival, revoir mes ambitions de départ sans pour autant changer le plan initial. J’ai été amené à  réduire par exemple la programmation initiale de 20 pour cent. La dimension de la logistique et du personnel d’appui a également été adaptée à cette nouvelle orientation. La chance de cette édition, je le répète, c’est d’avoir à mes côtés des personnes bien, motivées et compétentes, qui savent affronter les difficultés et les menaces. Quelques jours après le festival et selon les retours, je puis vous affirmer que nous avons bien lancé le label FITHEB. Il reste à l’entretenir et l’ancrer dans la régularité et la durée.

 

 

Que répondez-vous aujourd’hui à ceux qui vous avaient suggéré de prendre vos responsabilités quand les moyens tardaient à être octroyés par le ministère en charge de la culture ?

 

Je suis sincère avec vous : mes relations avec le cabinet du ministre ont souffert de quelques malentendus et incompréhensions. Mais j’avais donné ma parole à l’autorité de tutelle (le ministre) ; et cette parole m’engageait. S’il ne tenait qu’au ministre Jean-Michel Abimbola, on aurait économisé quelques tergiversations dans le processus d’organisation du festival. Le ministre m’a signifié clairement sa détermination à faire la biennale avant la fin de l’année et combien il comptait sur ma personne pour relever le défi. Il faut avouer que nous n’avons pas anticipé le fait que la mise à disposition des ressources poserait tant de problème. Bref ! Malgré les difficultés, nous sommes allés jusqu’au bout. C’est l’essentiel. Dans le lot des amis qui se sont exprimés il y en avait qui étaient de bonne foi et qui ont su choisir les mots pour et le ton pour s’exprimer je les en remercie, je ne réponds pas aux autres gens parce que je crois que les uns comme les autres sont utiles à la dynamique du faire ensemble. A titre personnel, j’en ai souffert un peu mais bon… Nous y sommes parvenus, c’est l’essentiel.

 

 

Cette édition du FITHEB a été surtout marquée par des programmations de spectacles à l'espace Artisttik Africa, en dehors des affiches à l’Institut français et au siège du FITHEB. Est-ce une manière d’encourager la création de salles de spectacles par des promoteurs culturels privés béninois ?

 

Le FITHEB est financé par l’Etat béninois. C’est donc un festival qui appartient au peuple. Il faut une réappropriation de l’événement. Il est important d’expliquer aux opérateurs économiques du secteur privé, qu’en dehors des infrastructures créées par l’Etat, ils peuvent aussi investir dans la mise en place d’espaces culturels pouvant accueillir des programmations de spectacles ou d’un événement de la taille du FITHEB. La culture est un secteur porteur et créateur de richesses. Cela dit, nous continuerons à entretenir des rapports cordiaux de partenariat avec l’Institut français, qui, il faudrait le rappeler, contribue à la visibilité de notre culture. Le fait de diversifier les lieux de programmation des spectacles de la biennale contribue certainement à son rayonnement mais facilite aussi son appropriation par le public.

 

 

Quelles sont les perspectives du FITHEB ? 

 

J’ai été nommé pour réorienter artistiquement le FITHEB, repositionner le festival au plan national et international et réussir une organisation sans déficit. Le festival s’est bien passé, il vient d’être élu meilleur événement culturel de l’année. J’ai donc fini ma mission. Dans les prochains jours, j’en ferai un compte rendu à l’autorité de tutelle. Les réformes doivent se poursuivre pour l’élection d’un nouveau directeur auquel je passerai service. Après je retournerai m’occuper de mes affaires. Le FITHEB appartient à tous les Béninois, il y en a dans le pays qui peuvent valablement prendre le relais.

Article mis en ligne le 05/01/2015

Anchor 11

Cérémonie d’ouverture du Fitheb: simple, courte, mais belle orchestration

 

Yves-Patrick LOKO

 

La douzième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) est officiellement lancée. En présence de nombreux invités venus de plusieurs pays du monde et d’une forte délégation ministérielle. A en croire Jean-Michel Abimbola, ministre en charge de la culture, cette présence massive des membres du gouvernement, dénote de l’intérêt que porte le gouvernement béninois à ce festival, le plus grand de théâtre d’Afrique. Ousmane Alédji, dans son adresse à l’assistance, a fait savoir que l’argent ne peut tout faire. Le Directeur intérimaire du Fitheb 2014 a profité de l’occasion pour féliciter ceux qui l’ont accompagné ces derniers mois pour que Fitheb 2014 soit une réalité. A la fin de la cérémonie menée sans fioriture, c’est le Ministre d’Etat, représentant le chef de l’Etat, qui a frappé les trois coups de gong qui donnent le top des manifestations.

Ashakata, Gratien Zossou, le conservatoire des danses royales et cérémonielles d’Abomey et Dr Massamba Gueye, Conseiller à la culture du président Macky Sall, en véritable maître de la parole, sont les artistes et groupes d’artistes qui ont assuré le show au cours de cette cérémonie qui a lancé officiellement l’acte 12 du Fitheb.

Article mis en ligne le 04/12/2014

Anchor 10

Stanlux a trouvé la bonne voie

 

Artiste chanteur togolais, Stanlux a choisi la musique tradi-moderne pour exprimer son talent. Un choix qui porte déjà ses fruits et convainc les critiques du disque sur le continent africain.

 

Propos recueillis par Remy. A

 

 

Dans le flot de musiques qui inondent l’Afrique, il faudrait bien avoir un génie pour se faire une place dans les hit-parades. Stanlux a déjà trouvé sa ligne dans le monde musical africain avec une option plutôt osée et assumée. Sa musique met en valeur les sonorités traditionnelles du Togo et d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. « Personne d'autre ne viendra nous valoriser notre propre culture Â», se défend l’artiste avec un brin d’engagement militant en faveur de la culture togolaise et africaine. Bien qu’étant une jeune pousse, Stanlux a décroché le trophée du « Meilleur Artiste Traditionnel Africain Â» à la plus grande cérémonie des récompenses de musiques africaines dénommée KORA AWARDS. C’était le 31 décembre 2012 à Abidjan. Un prix qui a placé la carrière de l’artiste sous la lumière. Il enchaîne désormais des prestations et des featurings dans son pays. De belles occasions pour valoriser son talent.

 

Si sur son premier album intitulé «Espérance Â» sorti en 2007, une bonne place avait été faite à la variété, son second disque dénommé « Bléwu Â» disponible, depuis l’année dernière, confirme l’option tradi-moderne de cet artiste. Il est admirateur de la star togolaise King Mensah. «J’adore beaucoup ce que fait King Mensah car il est vraiment créatif. A la base c’est un reggaeman mais regardez comment il a donné un autre ton traditionnel à sa musique  et ça tout le monde ne peut qu’apprécier» témoigne le chanteur dont les débuts dans la musique ont été influencés par les grands de la musique togolaise et africaine Bella Below, Agbotsi Yao, Fifi Rafiatou, King Mensah, Miriam Makeba, Lokua Kanza, Angelique Kidjo.

 

Entre plusieurs dates pour la promotion de son album « Bléwu Â», Stanlux, de son vrai nom Komi Afélété Bada, se consacre aussi à son nouvel engagement en faveur de la lutte contre Ebola même si son pays n’est pas touché par l’épidémie. « Je suis nommé ambassadeur des Kora Awards au Togo. Nous sommes au total 54 ambassadeurs dans 54 pays d’Afrique. Notre mission est d’approcher et d’encourager les structures, les médias et le gouvernement en place, en occurrence le chef de l’Etat à apporter leur aide à travers des dons pour soutenir Médecin sans frontière… Il est tant qu’on agisse nous-mêmes africains !», explique l’artiste engagé.

Article mis en ligne le 04/12/2014

"L'Afrique doit des excuses à sa diaspora,

sur la traite négrière..."

 

Entretien avec DOWOTI DÉSIR, présidente de l'Observatoire des mémoriaux de l'esclavage et de la mise en oeuvre de la Déclaration et du plan d'Action de Durban

 

Américaine d’origine haïtienne, Dowoti Désir préside l’Observatoire des mémoriaux de l’esclavage et de la mise en Å“uvre de la Déclaration et du Plan d’Action de Durban. Sans relâche, elle parcourt les lieux de mémoire dans le monde et lance un appel aux pays africains qui doivent jouer leur rôle « dans le devoir de mémoire Â».

 

Propos recueillis par Carine ALOUGOU

Ancre 1 - Culture et société

Comment est née cette idée de mettre en place un Observatoire des mémoriaux de l'esclavage ?

 

Mon histoire, à l’image de celle d’autres millions de noirs dans le monde, est marquée par l’esclavage. Je suis née à Port-au-Prince en Haïti et je vis aux États-Unis. Depuis des décennies, je milite pour le respect des droits humains et pour l’égalité dans la société américaine et dans d’autres pays. Le combat pour le respect de la mémoire sur l’esclavage entre dans ce cadre. Je me suis donc associé à des amis pour mettre en place l’Observatoire des mémoriaux de l'esclavage. Notre site Internet (http://www.ddpa-watchgroup.org) relaie les activités de notre observatoire. Nous faisons des plaidoyers auprès de divers acteurs publics et privés pour la sauvegarde, l’entretien et la promotion des mémoriaux de l’esclavage à travers le monde. Nous essayons de promouvoir le tourisme patrimonial qui met en exergue le souvenir sur la traite négrière. C’est important de continuer ce travail parce qu’il contribue à l’éducation des jeunes générations et surtout à la justice. Oui, je parle de justice parce que pendant longtemps certains pays n’ont pas posé des actes majeurs pour le devoir de mémoire sur l’esclavage.

Je prépare actuellement un livre qui revient sur le droit et le devoir de mémoire par rapport à la traite transatlantique des esclaves. Ce livre, qui sera publié cette année, racontera l’histoire de 42 monuments dans dix-huit pays où il y a des mémoriaux de l’esclavage.

 

Vous regrettez le manque d’efforts dans certains pays pour le devoir de mémoire sur l’esclavage. Mais il y a l’exemple donné par la France en choisissant le 10 mai comme la Journée de commémoration nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions…

 

Voilà un exemple d’acte fort et symboliquement majeur pour le devoir de mémoire. Avec la mise en application de la Loi Taubira promulguée le 10 mai, la France reconnaît bien sûr la traite négrière comme un crime contre l’humanité. La commémoration de cette Journée permet aux officiels et aux associations d’organiser des activités en guise de souvenir. Les préoccupations liées aux réparations, même si elles ne sont pas partagées par tous, méritent des discussions sérieuses dans tous les pays où la traite négrière a marqué l’histoire. La Loi Taubira n’a pas seulement un impact en France mais partout parce qu’elle relance plusieurs questions liées au devoir de mémoire.

 

Comment la commémoration de la mémoire sur l’esclavage est-elle vécue aux États-Unis d’Amérique où vous vivez ?

 

Aux États-Unis, nous avons la « Juneteenth Â» représentant la Journée de la liberté ou de l’émancipation qui une fête nationale américaine qui commémore l’abolition de l’esclavage dans l’État du Texas en 1865. Elle est célébrée tous les 19 juin. C’est bien sûr important comme date, mais il y a une nuance qui subsiste. Cette journée célèbre la fin de l’esclavage aux États-Unis et non le commerce de la traite négrière. Toute la nuance est là ! En France, la Loi Taubira a permis de mettre l’accent sur la traite négrière.

 

Que faut-il faire pour donner davantage un écho mondial au devoir de mémoire sur la traite négrière et l’esclavage ?

 

Ce qui est primordial, selon moi, c’est qu’il faut encourager tous les pays occidentaux qui ont connu la traite négrière à donner de l’ampleur aux commémorations. Cela permettrait non seulement de faire le devoir de mémoire mais aussi de lutter contre le racisme. C’est un travail perpétuel qui doit être fait pour éviter le retour de vieux démons ! Les institutions internationales comme l’Organisation des Nations-Unies doivent intensifier leur contribution à ce travail.

 

Qu’attendez-vous des pays africains sur ce plan ?

 

Certains pays du continent font déjà un travail remarquable dans le cadre de la promotion des mémoriaux sur l’esclavage. C’est très bien ! Mais autant que les occidentaux, les africains doivent reconnaître leur part de responsabilité dans l’histoire de la traite négrière. Je suis tentée de dire que l’Afrique doit adresser ses excuses à la diaspora africaine pour son rôle dans ce qu’il faut appeler crime contre l’humanité. C’est ce qui doit être le point de départ du panafricanisme ! Je ne lance pas une simple polémique mais j’exprime une profonde conviction.

D’autres pays africains doivent suivre l’exemple de la France et du Sénégal qui ont inscrit la traite négrière comme crime contre l’humanité dans leur Constitution.

 

Pourriez-vous nous faire un bref point de la mise en Å“uvre de la Déclaration et du Plan d’action de Durban qui préconise la lutte contre le racisme ?

 

Il y a un plan d’action sorti de la Conférence mondiale contre le racisme qui s’est tenue à Durban en Afrique du Sud en 2001. Au niveau de l’Observatoire des mémoriaux de l'esclavage, nous avons le souci de voir ce Plan d’action se réaliser. En tant que présidente de l’Observatoire, j’ai encouragé l’organisation de plusieurs rencontres internationales sur la lutte contre le racisme Nous comptons parmi nos partenaires des Ong et d’autres structures qui promeuvent le débat sur et le dialogue interreligieux et la lutte contre racisme.

Article mis en ligne le 08/08/2014

MUSIQUE

Charlotte Dipanda à la conquête des Antilles

Ancre 2 - Culture et société

En signant avec le zoukeur Eric Virgal le titre à succès « Je me souviens de son visage Â», la Camerounaise Charlotte Dipanda élargit son public. C’est le journaliste et écrivain Serge Bilé, qui ouvre les portes des Antilles à la jeune chanteuse camerounaise, en produisant la chanson.

 

Oumar Ndiaye

Il n’y a pas que le talent qui fait briller un artiste. Il y a aussi les rencontres qui ponctuent sa carrière. Charlotte a du talent et….une bonne étoile. Après avoir collaboré avec Richard BONA, Jacob DESVARIEUX et Lokua KANZA sur son deuxième album intitulé « Dube L’am Â», la chanteuse vient de signer un titre en duo avec Eric Virgal, une figure de référence sur la scène du zouk en Martinique et dans le monde. Le titre « Je me souviens de son visage Â» est une complicité artistique entre Eric Virgal et Charlotte Dipenda. Une rencontre entre les Antilles et l’Afrique sur un fond de zouk. C’est la passion amoureuse qui est chaleureusement chantée par les deux artistes. Depuis sa sortie en mai 2014, le tube multiplie les milliers de vues sur Internet et tourne en boucle sur les radios.

 

« Je ne connaissais pas cette chanteuse camerounaise. Ce sont mes amis Meiway et Robert Brazza qui me l'ont fait découvrir. Elle a beaucoup de talent et une grande sensibilité. C'était la chanteuse idéale pour interpréter ce texte et cette musique que j'ai écrits pour magnifier l'amour... Â», confie Serge Bilé, le producteur du titre à succès. Pour le journaliste, écrivain et producteur franco-ivoirien, installé en Martinique, la réalisation de cette chanson est une déclinaison d’un projet artistique et d’un militantisme musical assumé. « Je milite pour l'établissement d'un pont continu entre les Antilles et l'Afrique, mon continent de naissance. Et ce pont ça passe par la musique. J'essaie, dans la mesure de mes moyens, de produire justement, dans ce sens, des duos antillo africains. Je l'ai fait avec Éric Virgal et Meiway pour la chanson "Lady chérie". Je l'ai fait aussi avec Barbara Kanam et Suzy Trebeau pour la chanson "Naio". Et puisqu'on dit, jamais deux sans trois, j'ai remis ça avec Éric Virgal et Charlotte Dipanda. Â», souligne Serge Bilé.

Eric Virgal et Charlotte Dipanda (de gauche à droite)

« Je suis là où le vent me porte (rire). Â», nous confiait en 2013, Charlotte Dipanda, évoquant ses projets professionnels. Quelques mois plus tard, on constate que le vent lui est favorable. Cette ouverture sur les Antilles est une opportunité pour l’artiste qui a confirmé son talent avec la sortie de « Dube L’am Â» en 2012. Le disque nous propose la voix attachante de la chanteuse avec un mélange de musique traditionnelle, de jazz et d'acoustique sur des textes en douala, en bakaka et en français.

 

L’originalité est le pari de Charlotte qui a mis une touche africaine sur le titre produit par Serge Bilé, sans tomber dans le classique afro-zouk. « Il y a beaucoup d'artistes et tout le monde veut faire connaître son talent et son travail. Donc, il faut être dans la qualité pour sortir du lot. C'est le cas de cette chanson. Les gens ici apprécient la petite touche originale africaine qu'apporte Charlotte, notamment dans le passage où elle chante dans sa langue. Â», note le producteur.

 

« Je me souviens de son visage Â» figure déjà sur un « Best of Â» proposé pour l’instant en téléchargement. « C'est le volume 3 de mes plus belles chansons écrites ces vingt dernières années pour les meilleurs artistes antillais, tels que Jocelyne Beroard, Sam Alpha, Jean-Marie Ragald, Lea Galva, etc. Mais cette chanson sera programmée également sur une prochaine compilation que publiera mon distributeur Chabine Â», précise Serge Bilé.

 

Après ce « voyage musical Â» aux Antilles, Charlotte se concentre sur la préparation de son prochain album. Aucune date de sortie n’est avancée pour l’instant. Le public de la chanteuse s’élargit chaque jour et l’exigence de la qualité s’affirme. Une exigence qui se reflète d’ailleurs dans ses prestations. Le 08 mars 2015, l’artiste sera sur la scène de la Cigale à Paris. La date mérite déjà une réservation pour découvrir ou retrouver une voix forte en émotion !

Serge Bile

Article mis en ligne le 08/08/2014

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