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Les solutions de Martin Ziguélé en 11 points

FACE À LA CRISE EN CENTRAFRIQUE


En 2015, les Centrafricains seront appelés aux urnes pour la désignation du président de la République. Martin Ziguélé, autrefois premier ministre sous le régime de Ange–Félix Patassé et président du MLPC, deux fois déjà candidat à la présidentielle à sa petite idée de l’échéance de 2015. En avril 2014, il était à Cotonou, où il a participé au « Colloque sur la sécurité en Afrique », organisé par la Fondation Jean Jaurès et le Parti Social Démocrate du Bénin. Votre magazine l’y a rencontré. Pour cet opposant de François Bozizé il y a actuellement en Centrafrique trois forces en présence : « les forces regroupées autour de François Bozizé, avec les anti-Balakas, les ex-Selekas, partisans de la partition du pays et les forces démocratiques et républicaines qui œuvrent pour le succès de la transition ». C’est au regard de cette situation qu’il propose ses solutions…en 11 points.


Compilation : Luc Aimé Dansou




01. Désigner les anti-Balakas comme forces négatives de restauration de l’ordre ancien et les ex-Sélékas partisans de la partition du pays comme force négatives de partition du pays. Selon Martin Ziguélé, « Il est difficile de dire aujourd’hui quelle est la position politique exacte du gouvernement centrafricain vis-à-vis des anti-Balakas et des ex-Selekas partisans de la partition du pays ».


02. Appliquer effectivement, immédiatement et intégralement les résolutions 2121 et 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies par les forces multinationales :

Il explique que « le mandat onusien qui place l’opération Sangaris et la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) sous le chapitre VII de la Charte implique l’usage de la force pour désarmer les deux forces négatives. Il faut que ce mandat soit appliqué dans son intégralité, puisque le désarmement intégral concomitant et simultané des groupes et/ou individus détenteurs illégaux d’armes de guerre est la condition sine qua non du retour à la sécurité. Il s’agit d’éviter que la RCA ne devienne le terrain d’affrontements intercommunautaires de grande ampleur, et ensuite un sanctuaire pour des mouvements et réseaux criminels transnationaux. Après cela, il reviendra au gouvernement centrafricain de poursuivre cette tache contre les combattants de l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army-LRA), de l’Ougandais Joseph Kony qui continuent de sévir aux frontières du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo, et des divers autres groupes issus des confins de la zone dite des « trois frontières » Tchad, RCA et Soudan.


03. Équiper et déployer les forces de police et de gendarmerie aux côtés des forces internationales sur toute l’étendue du territoire national :

Le président du Mouvement pour la Libération du Peuple Centrafricain estime que « tous les protagonistes de la crise centrafricaine » sont unanimes sur cette question. En effet ajoute-t-il, « l’absence des forces de police et de gendarmerie tant à Bangui qu’en province a accentué l’insécurité. Pour rétablir la sécurité dans les quartiers de Bangui, dans les villages et les villes de l’intérieur du pays, cette remontée en puissance urgente de la police et de la gendarmerie est indispensable ».


04. Procéder au cantonnement, au contrôle et la restructuration des forces armées centrafricaines (FACAS), puis les équiper et les déployer aux côtés des forces internationales. Or, constate Ziguélé, « Les résolutions 2121 et 2127 interdisent le réarmement de la RCA, quand bien même dans l’absolu, le rééquipement des FACAS leur permettraient d’œuvrer efficacement aux côtés des forces internationales ». En se référant en certains « comportements non-professionnels » des militaires Centrafricains, Martin Ziguélé affirme qu’il faut pouvoir « séparer le bon grain de l’ivraie, puis de réarmer progressivement des unités reconstituées. »


05. Mettre très rapidement en exécution les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et mettre en oeuvre la réforme du secteur de sécurité (RSS) :

« C’est la priorité absolue, sans laquelle le cas centrafricain sera un éternel recommencement. » A l’analyse, selon ce consultant international en Assurance la crise actuelle est née du manque de volonté du régime de François Bozizé de mener à bon terme les programmes soutenus par la communauté internationale et indispensables à la paix et à la stabilité du pays. Il s’agit notamment du « Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). L’objectif étant de redonner à l’État la capacité de se protéger. »


06. Il faudra restaurer l’autorité de l’État par le redéploiement rapide de l’administration et la relance de l’économie :

Partant du constat que « l’État centrafricain s’est effondré », Martin Ziguélé propose la restauration de son autorité par le redéploiement rapide de l’administration sur toute l’étendue du territoire national ». Ce sera « le seul moyen de ramener dans leurs foyers les déplacés internes, et les réfugiés dans les pays voisins, puis ensuite de rétablir et de reconstruire la confiance entre les gouvernés et les gouvernants. »

En ce qui concerne la relance économique, « Il faut exécuter la feuille de route du gouvernement adoptée depuis octobre 2013 en rendant effectivement disponibles les financements promis. Il faut également s’attaquer dans l’ordre aux urgences humanitaires puis prioriser les décisions permettant de relancer effectivement l’agriculture et l’élevage qui font vivre la majorité de la population et la remise en état des principales infrastructures permettant la fluidité des échanges intérieurs et extérieurs de la RCA ».

« Le paiement régulier de la dette sociale publique (salaires des fonctionnaires, pensions des retraités et bourses des étudiants), dans un pays sans secteur privé important est un levier important de reprise économique par la relance de la consommation. Il faut donc concrétiser les aides budgétaires d’urgence annoncées, afin de permettre au gouvernement de payer sa dette sociale publique mensuellement, et de dégager une marge de manœuvre financière pour assurer la fourniture des services sociaux de base (réouverture et rééquipement des écoles et des centres de santé pillés, fournitures d’eau potable et d’électricité, etc.). »


07. Mettre en place d’un processus de justice puis de réconciliation :

« Depuis décembre 2013, le MLPC milite pour la mise en place d’une Commission justice et réconciliation, car l’impunité est la cause principale de la répétition des crises en RCA. Il faut rechercher la vérité sur les tenants et aboutissants des crises, puis s’atteler à la justice et, après, au pardon. La réconciliation ne saurait être une fenêtre d’opportunité pour des criminels qui cherchent frénétiquement à se refaire une virginité judiciaire. »

A cet effet, « il faut reconstruire d’urgence la chaîne pénale et les infrastructures de base de la justice qui ont été détruits. Les exemples sud-africains et rwandais – avec les tribunaux gacacas – doivent nous inspirer pour inventer des mécanismes appropriés de justice. »


08. Organiser le retour des déplacés dans leurs lieux habituels de résidence :

« Près de deux millions de Centrafricains sont des déplacés internes, ayant fui leurs foyers pour sauver leurs vies. Sur l’aéroport même de Bangui, des dizaines de milliers de personnes se sont agglutinées, ainsi que dans les églises et autres lieux de culte ; leur retour dans leurs foyers est un impératif. »


09. Le retour en Centrafrique de tous les réfugiés, toutes confessions confondues, avant les échéances électorales :

Martin Ziguélé et son parti considèrent que « le retour en Centrafrique de tous les réfugiés, toutes confessions confondues, avant les échéances électorales prévues en février 2015, est une nécessité afin de ne pas consacrer le communautarisme et donner implicitement raison aux forces négatives. »


10. Prendre toutes les dispositions pour tenir le calendrier électoral :

Pour le MLPC, il faut absolument « un retour rapide à l’ordre constitutionnel. »Et cela passe par « le biais d’élections prévues en février 2015, afin de jeter les bases d’une véritable refondation politique, économique et sociale.. » Pour y arriver, « l’Autorité nationale des élections (ANE) doit être immédiatement dotée de moyens lui permettant de disposer d’un budget pour l’élaboration d’un calendrier réaliste ». Par ailleurs, « les opérations doivent être conformes aux dispositions du code électoral : d’abord le recensement des électeurs, l’établissement d’un fichier électoral informatisé, la délivrance de cartes d’électeurs biométriques puis un référendum constitutionnel et ensuite seulement, la tenue des élections. »


11. Le soutien indispensable de la communauté internationale :

Même s’il insiste sur le besoin d’avoir une armé républicaine forte et disciplinée, le président du MLPC exige le soutien « sans faille » de la communauté internationale dans « la construction d’une paix durable en Centrafrique. Une paix qui passe aussi par « la mise en place rapide d’une opération de maintien de la paix des Nations unies. »

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